Van Lierde a remporté l'Ironman de Nice

L'Ironman de Nice a enregistré son plus fort nombre de participants, des records d'épreuves battus et une troisième victoire consécutive pour le Belge Frederik Van Lierde. Sur la Promenade des Anglais, le 23 juin, le bilan aurait été idéal s'il n'avait été marqué par la mort d'un concurrent britannique, victime d'une chute à vélo.
Il y a des scènes qui ont parfois un côté surréaliste. A une heure déjà bien avancée de la nuit de samedi à dimanche, les fêtards sont nombreux à tenter de retrouver leur chemin dans les ruelles du Vieux-Nice, tant bien que mal.
Quand ils voient passer des armadas d'hommes et de femmes au pas alerte, une combinaison en néoprène sur l'épaule, ils doivent se dire que les vapeurs d'alcool leur jouent un mauvais tour.
Difficile également pour les oiseaux de nuit d'imaginer ce qui attend les participants de l'Ironman Nice-France, triathlon XXL devenu une référence au fil du temps. 3,8 kilomètres de natation, 180 kilomètres de vélo et un marathon (42 kilomètres) à avaler.
C'est le programme de l'épreuve, une ode au dépassement de soi, un mélange de souffrance et d'adrénaline. Pendant des semaines, des mois entiers, celles et ceux qui ont décidé de se frotter au mythe se sont préparés sans relâche.
Briller ou juste en finir
Pour la poignée de professionnels en lice, c'était le moment de transformer la sueur en or, de se rapprocher des places de tête pour s'en faire une au panthéon de la discipline. C'était aussi l'occasion de décrocher l'un des soixante billets pour l'Ironman d'Hawaï, monument du genre. Les autres courraient après des objectifs différents. Battre un record personnel, éprouver ses propres limites, et devenir un "finisher" à son tour.
"Chaque année, on découvre les histoires de gens qui se sont lancés. Et cela suscite des vocations dans leur entourage, il y a une émulation. On n'a pas besoin de s'entraîner 30 heures comme les pros pour participer. Avec du mental et 7 ou 8 heures d'entraînement par semaine, en gérant son effort, on peut y arriver", exposait Yves Cordier, organisateur de l'Ironman de Nice et ancien triathlète de haut niveau.
Tandis que les cadors profitaient déjà du repos du guerrier, que les amateurs plutôt affûtés étaient venus à bout de leur Everest personnel, d'autres essayaient encore d'en finir avec leur calvaire. La nuit était tombée depuis belle lurette quand les ultimes concurrents déroulaient, exténués, leurs dernières foulées.
Sur la Prom', il y avait encore beaucoup de monde pour les accueillir. Pour les vrais passionnés, pas question de détourner le regard devant ces héros ordinaires. Un peu plus de seize heures après avoir piqué une tête dans la Méditerranée, ils arrêtaient le compteur. Le Russe Evegeny Gritsyk fermait la marche, en 16 h 14' 27".
Soit deux fois plus de temps que ce qu'il avait fallu au grand favori de l'édition 2013, Frederik Van Lierde, pour empocher son troisième sacre consécutif. 8 h 08' 59", un chrono canon qui a même surpris son auteur. Il faut avouer qu'il y avait de quoi être étonné.
L'an passé, Van Lierde avait déjà donné un sérieux coup de vieux à la meilleure performance du redoutable Marcel Zamora, qu'il avait améliorée de plus de trois minutes et demie (8 h 21' 51"). Cette fois, c'est sa propre "ombre" qu'il a réussi à semer, la reléguant à près de treize minutes. Une performance surhumaine qui était nécessaire pour l'emporter face à son compatriote Bart Aernouts, lui aussi auteur d'un excellent Ironman (8 h 12' 28").