Mixité, gains, champions olympique… Ce qu'il faut savoir du nouveau Challenge Prince Albert II

La Société nautique de Monaco a tenu une conférence de presse hier afin de dévoiler les contours de la célèbre compétition d'aviron de mer, organisée les 27 et 28 novembre.
Le monde de l'aviron est en pleine évolution. La Société nautique de Monaco l'a bien compris et s'adapte en conséquence, toujours soucieuse d'être à la pointe. Son pari de modifier les dates d'organisation de son prestigieux Challenge Prince Albert II (CPA2), de février à novembre, s'était déjà révélé judicieux il y a quelques années. L'édition 2019, la dernière à ce jour après l'annulation pour cause de Covid en 2020, avait ensuite connu une ouverture inédite vers l'international, avec l'ambition assumée de devenir "le premier championnat d'Europe d'aviron de mer". Dans le dessein d'attirer les meilleurs rameurs mondiaux, dans une période moins chargée en évènements, qui octroie à la régate monégasque le statut enviable de "point d'orgue de la saison".
Le millésime 2021, programmé les 27 et 28 novembre, ne dérogera pas à la règle de l'innovation. Cette année, le CPA2 prônera l'esprit d'équipe, la parité et l'adaptabilité. Trois notions autour desquelles s'est axée la réflexion de la SNM. Selon leurs propres aveux, les organisateurs se sont inspirés des leçons du Covid et des combats de société actuellement menés dans le monde. L'éco-responsabilité en fait également partie : le renouvellement de partenariat avec le Musée océanographique et les nouveaux liens avec TAF - The Animal Fund ont été annoncés.
Concernant la parité, les inscriptions ont obligatoirement été effectuées par équipe de cinq, composée de deux hommes, deux femmes et un barreur (voir la liste ci-contre). Une première mondiale dont n'est pas peu fier Mathias Raymond. Hier, alors que les contours de la compétition étaient dévoilés lors d'une conférence de presse tenue dans les locaux du club, le président de la SNM n'a pas hésité à parler de "nouvelle version" de l'évènement.
Des champions olympiques, mondiaux et européens...
Le Covid circulant toujours activement, le comité d'organisation a dû composer avec les nombreuses contraintes qui découlent de la pandémie. La principale source des maux de tête ? "Mettre sur pied un évènement d'ampleur internationale, réunissant 400 à 500 rameurs d'Europe et d'Amérique du Nord, dans un contexte sanitaire compliqué." Comment ? En préférant le qualitatif au quantitatif. "Procéder à une coupe du nombre de participants était nécessaire, clarifie l'ancien olympien monégasque. C'est un pari assez risqué qui a été relevé grâce à un travail de communication et de détection, et l'aide de Roland Weill, qui a joué les VRP."
A ses côtés, le vice-président de la SNM acquiesce d'un mouvement de la tête. Avant de titiller l'attention de l'assistance : "Quatorze nations sont représentées. Le plateau est d'une très grande qualité, que peu d'organisateurs de régate peuvent se prévaloir." Il exagère à peine. L'engouement est réel. Huit médaillés olympiques de 2012, 2016 et 2020, ainsi que des champions du monde et d'Europe de la discipline s'affronteront en baie de Monaco sur des distances de 4 000 mètres : "Les inscriptions étaient limitées à vingt équipes pour ne pas dépasser le chiffre fatidique des 100 rameurs, mais une d'entre elles a dû renoncer pour diverses raisons."
Depuis la jetée Luciana ou sur les écrans (voir ci-contre), il sera possible d'observer les Espagnols Ander Martin et Esther Briz Zamorano, sacrés en deux de couple aux Mondiaux d'Oeiras (Portugal), Koen Metsemakers, chef de nage du quatre sans barreur champion olympique 2020, ou encore le Monégasque Quentin Antognelli, quinzième en skiff à Tokyo. "On avait accueilli des champions du monde en 2019, sans jamais atteindre ce niveau-là, souffle Roland Weill. Le mélange des rameurs est la grosse originalité de notre épreuve. On l'a rendu universelle. Ce sont des choses qui n'existent pas ailleurs, on peut être très fiers."
Un système de points emprunté à la Formule 1
La dotation de 15 000 € pour les cinq meilleures équipes, unique en aviron de mer (!), a certainement joué un très grand rôle dans la décision de ces champions. Mais se rendre en Principauté, c'est aussi l'opportunité de ramer sur la Méditerranée qui offre des conditions très aléatoires, et d'affronter ce qui se fait de mieux en aviron de mer dans un écrin magnifique... si Dame Nature ne joue pas les capricieuses.
Chaque rameur participera à trois courses (solo masculin, solo féminin, double mixte et quatre barré mixte) en deux jours. Toutes les performances seront primordiales pour l'emporter. Le moindre faux-pas peut précipiter la perte d'un équipage. "Des points seront attribués suivant les classements. On a repris le système de la Formule 1, à savoir 25 unités pour le premier, 18 pour le deuxième, et ainsi de suite. L'équipe qui cumulera le plus de points au terme des huit courses remportera le Challenge", dissèque Mathias Raymond. On espère que les batailles sur l'eau offriront un suspense équivalent à celui de la saison 2021 de F1 !
Publié le
Par Jérémie Bernigole-Stroh - Photos : JBS, Romain Chardan et Eric Marie - Mag Aviron.